L’industrie de la mode a ses dérives mais elle a aussi ses belles idées

J’aimerais vous présenter ce nouveau blog et ses sujets principaux.

Je m’appelle Coline Burckel. Après avoir travaillé quelques années dans l’industrie de la chaussure et du textile, j’ai décidé d’explorer et de découvrir ce que j’appelle « les bonnes initiatives » ou « les belles idées ». Cela m’a donné plein d’envies, plein d’émotions, et je souhaite aujourd’hui faire découvrir à qui veut le voir toutes ces possibilités et cette créativité.

Focus sur l’industrie de la mode, de la déco, du design. Ce sont des domaines que, d’une part, je connais et d’autre part qui permettent à toutes les innovations et les bonnes causes de revêtir un look séduisant ,vendeur, charmant qui peut nous faire oublier cette bonne vieille casquette des produits éthiques. En tout cas, mes choix mettront en valeur ce  type de démarches.

En ce moment la mode se découpe vraiment de deux manières. Il y a la culture de ces dernières années, du commerce international, et leurs dérives aberrantes. Pour moi nous devons grandir à partir de ça et rejoindre une nouvelle économie qui se dessine au-dessus de l’ancienne. Créer avec de nouveaux produits, plus proches de nos besoins, de nos savoir-faires ce serait le meilleur moyen de changer l’impact que nous avons sur les êtres vivants et leur qualité de vie  aujourd’hui.

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Pour introduire les grands enjeux dans la grande balance de ce blog :

Voici, expliquées dans l’image, les étapes de la vie d’un produit (je prends le vêtement comme fil conducteur), et dans chaque étape, les espoirs qui peuvent contrer les dérives actuelles.

Ce premier article n’a pas pour but de vous expliquer chaque partie (c’est bien sûr la raison d’être de ce blog) mais de vous montrer comme sur une grande carte les éléments, la trame de cette histoire. Et pour ce faire, je parlerai avec images. (voir donc image de l’article)

légende des pictogrammes Photo1. points noirs de la mode et leviers d'amélioration

légende des pictogrammes Photo1. points noirs de la mode et leviers d’amélioration

 

À bientôt!

Coline

Comment faire évoluer les filières de production dans les pays où les droits de l’homme ne sont pas respectés?

Avant-hier soir sur Arte, deux documentaires ont attirés mon attention. Tout deux sont liés par une thématique importante aujourd’hui, les conséquences sociales de la production délocalisée, avec en exemple le Bangladesh, nouvel eldorado des bas prix.

Comment faire appliquer aujourd’hui les droits de l’homme à toutes les étapes de la production ? Est-ce que l’influence et la pression du porte-monnaie européen est la bonne et la seule carotte nécessaire à faire évoluer les entreprises là-bas ?

En effet, sur place on constate toujours que la plupart des locaux sont vétustes, menacent de s’effondrer, n’ont pas de sortie de sécurité. 600 incendies mortels pour des employés piégés dans leurs usines sont survenus l’année dernière. Le taux de chômage avoisinant les 40%, les usines textiles n’ont aucun mal à faire accepter ces conditions inhumaines, des salaires très bas (le Bangladesh n’a pas de salaire minimum).

 

A Hazaribagh dans la banlieue de Dhaka, on produit le cuir le moins cher du monde. Pour vous donner une idée générale, c’est le cuir d’une bottine à 30 euros. Les conditions pour obtenir un si bas prix sont déplorables et complexes.

En bref, la toxicité de cette industrie a fait baisser l’espérance de vie à 50 ans, et le taux de mortalité est 300 fois plus élevé que dans le reste du pays. Les jeunes employés  manipulent les produits hautement toxiques sans aucune formation. Mais attention, ils ont des gants pour se protéger ! Ah oui, mais mince, pas de chaussures…. Les ouvriers pataugent pied nus dans plusieurs bains sortant des tambours.

 

Tous ces bains rejoignent par des rigoles l’eau des canaux et donc du principal fleuve de Dhaka sans aucun traitement dépolluant. Selon un gérant de tannerie «ce système d’évacuation existe depuis longtemps, l’eau se déverse naturellement dans la rivière». Je dirai donc qu’il ne faut pas que des moyens financiers pour faire changer les choses, il y a même un plus gros travail à mener sur le terrain des idées, c’est le travail sur place du Bangladesh Center for Worker Solidarity (BCWS) et des syndicats.

Sharmin, employée d'une tannerie et sa petite fille de 3 ans dans le fleuve. © Soumen Guha Sontu & Dipak Chandra Sutradhar/WA Productions

Sharmin, employée d’une tannerie et sa petite fille de 3 ans dans le fleuve. © Soumen Guha Sontu & Dipak Chandra Sutradhar/WA Productions

Des eaux ultra toxiques se déversent depuis plus de 10 ans dans le fleuve alors qu’il est l’unique source d’eau pour se laver, laver les bébés et les aliments pour une grande partie du bidonville. Evidemment aujourd’hui, plus aucun organisme vivant ne peut vivre dans le fleuve. Les pêcheurs sont sans revenus depuis plus de 7 mois (sous-entendu qu’ils continuaient jusque là à ingérer et à vendre le produit de leur pêche…), et vont donc chercher du travail dans les tanneries.

Le cercle vicieux est en place.

 

Evidemment ces problèmes semblent connus en Europe, mais le plus difficile à entendre aujourd’hui, c’est l’immobilisme des choses, malgré ce grand sursaut de l’opinion publique dans les medias, malgré les contributions financières des entreprises européennespour dédommager les victimes et réhabiliter des usines. Au contraire, ces participations financières n’ont presque pour effet que de les désengager.

Les sous–traitants sur place bloquent aussi les rénovations et l’évolution des conditions de travail pour plusieurs raisons. Evidemment le manque de trésorerie, si plus aucun acteur de l’industrie ne les soutiennent avec des commandes régulières. Mais aussi l’importance des investissements qui leur ferait perdre une part de leurs bénéfices… Le gouvernement du Bangladesh souhaitant dynamiser son pays par l’industrialisation se range du côté des industries textiles et matent les revendications des travailleurs pour des salaires plus équitables, un salaire minimum, le paiement des heures supplémentaires,…

Schéma de scénarios pour développer une industrie sociale au Bangladesh

Schéma de scénarios pour développer une industrie sociale au Bangladesh

En France, hier, le 21 octobre 2015, une nouvelle proposition de loi est passée au Sénat en première lecture après avoir été votée par l’assemblée fin mars 2015. Le texte sera révisé par le Sénat en séance le 18 novembre prochain. Cette proposition de loi est relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, et serait la première législation au monde sur ce sujet. Elle rendrait les entreprises responsables du maintien des droits de l’homme devant la justice à toutes les étapes de la chaine de production. Evidemment de grands moyens devront être mis en œuvre pour créer ce nouveau type d’encadrement et de supervision privé, mais l’impact pourrait être très important sur les conditions de travail dans les pays avec lesquels nous échangeons le plus. Beaucoup de questions se posent sur l’équilibre et la portée de cette loi, et elles seront rediscutées au Sénat.

Pour voir le compte-rendu de la première séance : Devoir de vigilance des sociétés mères

 

Bien sûr le caractère délictuel des infractions semble être accablant pour une responsabilité « si nouvelle ». Mais il semble nécessaire d’en faire une loi quand on voit l’exemple allemand de l’Alliance Textile, qui établit un accord et un engagement inter-sociétés (privées et civile) pour faire appliquer des conditions de travail décentes à l’étranger.Malheureusement, les termes et les conditions de cette Alliance se discutent entre les acteurs majeurs de cette économie qui préservent donc naturellement leurs bénéfices et réduisent leur responsabilité. Ce serait plutôt un rempart face à l’opinion publique qu’une grande avancée en matière des droits de l’homme.

 

Pour choisir, comment faire ? Pour savoir, comment faire ? Pour changer, comment faire ?

Vous pouvez tout d’abord suivre l’association SHERPA, apparue dans le documentaire, etsigner une pétition (disponible sur leur site) qui appuierait le vote de la loi au Sénat, et forcerait la main aux grands groupes pour changer.

Pétition SHERPA

 

Et en attendant cette révolution, il existe quelques entreprises qui font de la traçabilité et de l’éthique leur motto.

1083 - Jeans et chaussures made in France

1083 – Jeans et chaussures made in France

Vous pouvez trouver des jeans et des baskets de qualité entièrement faits en Francechez 1083. Le fondateur Thomas HURIEZ explique clairement d’où viennent toutes les matières, où et chez qui sont faites les étapes de la production. Vous pouvez suivre le chemin, le voyage de votre produit. Qui ne fera jamais plus de 1083 kilomètres (la plus grande diagonale en France)

La Botte Gardiane - chaussures en cuir français

La Botte Gardiane – chaussures en cuir français

Chez La Botte Gardiane pour vous pouvez trouver des chaussures haut de gamme au prix de jeunes marques parisiennes, qui elles font travailler en Inde, au Bangladesh et en Chine. Cette entreprise familiale remet à la mode le made in France dans des usines du sud de la France, avec du cuir de l’Aveyron, des semelles françaises ou italiennes.

Le made in France ou Europe, à condition qu’il soit total et transparent, nous offre des valeurs claires et que nous savons respectées.

Boerum Apparel - Sweat et T-shirts en coton et en laine merinos

Sinon, aux Etats-Unis, où le travail de traçabilité a depuis longtemps été fait dans le secteur de la nourriture, les jeunes créateurs mettent en place de nouveaux contrôles d’approvisionnements. C’est le cas de Ted Lidow,fondateur de Boerum Apparel qui part de ce constat :

boerum apparel farms

Boerum Apparel – Sweat et T-shirts en coton et en laine merinos

 « Si vous allez dans n’importe quel magasin de vêtement ou si vous parlez au directeur de n’importe quelle marque, il y a des chances pour qu’ils n’aient pas cette information (des provenances autres que la fabrication, ndlr). Ce n’est pas qu’ils retiennent l’information, c’est qu’elle n’est pas même pas collectée dans l’industrie de l’habillement. »

Il a voulu créer une chaine de production entièrement nouvelle, entièrement vérifiée, même s’il fallait aller jusqu’en nouvelle Zélande pour avoir de la laine de qualité. Il lui a fallu 8 mois pour connaitre et contrôler en personne chaque étape de la fibre à l’emballage du vêtement.

Les informations sont écrites clairement sur l’étiquette, comme une carte d’identité du produit.

Le tissu a été tricoté ici,

le coton a poussé ici,

et le vêtement a été cousu là.

 Et pour éveiller les consciences et toucher les sensibilités sans crier l’alerte il pense que :

 » c’est vraiment la clé car vous n’allez pas culpabiliser les gens pour qu’ils prennent de meilleures décisions environnementales, ou concernant le bien-être animal, sur les produits qu’ils portent – ce n’est pas une vision productive – mais si vous ouvrez les yeux des gens pour qu’il soient passionnés par l’origine des choses, réalisant qu’il y a de la valeur à connaitre les histoires derrière les choses qu’on achète, qu’on porte, cela transforme le processus en une expérience positive. »

shopping is political boerum app

À Bientôt!

Coline

Impression 3D pour des chaussures sur-mesure. Plus de confort et moins de surproduction.

Future Craft - Adidas 3Dprint

Future Craft – Adidas 3Dprint

Adidas a créé les semelles Futurcraft avec la société Materialise pour pouvoir adapter la semelle de sa basket à chacun de ses clients. La semelle est pour l’instant à l’état de prototype mais Adidas espère pouvoir développer en boutique des scanners pour les pieds des clients. Il se pourrait donc que très bientôt, on puisse faire fabriquer en magasin ses semelles sur-mesure!
Vous vous faites scanner, vous revenez quelques heures plus tard ou le lendemain, et vous récupérez votre paire à vous, rien qu’à vous!

Futurecraft -semelles Adidas imprimées en 3D

Futurecraft -semelles Adidas imprimées en 3D

 

 

 

La production de la tige (le dessus de la chaussure) sera sûrement produite comme les autres baskets de la marque, et sur les productions des grands groupes de sport, il y a beaucoup à redire…
Mais cela limiterait les déchets de paire de chaussures car une tige peut correspondre à deux ou trois tailles. Un grand facteur de perte pour l’industrie de la mode c’est justement la segmentation des stocks par taille.
Il a beau rester 18 paires de 36, si vous faites un 42 et qu’il n’y en a plus vous ne pouvez pas acheter les paires qui leurs restent sur les bras!
Adidas réduirait donc son éventail de tailles pour les dessus qui s’adapteraient donc à plusieurs semelles produites uniquement sur-commande.
Il faut aussi imaginer que le maintien doit être sensationnel pour courir. On accède au luxe qui ne concernait que les athlètes, un chaussant parfait.

 

Toujours conforts, l’impression 3D sur-mesure peut créer les talons parfaits.

Troy Nachtigall a scanné les pieds d’une politicienne hollandaise, Jet Bussemaker, pour lui offrir une paire personnalisée. Le design est certes impressionnant et imposant, mais apparemment flexible, fibre Filaflex, et ne se désagrège pas malgré les frottements. Apparemment, il est possible d’alterner les propriétés de la fibre, et de faire des zones flexibles ou rigides selon les besoins et les points d’appui de la chaussure.

Troy Natchigall chaussures 3D en FilaFlex

Troy Natchigall chaussures 3D en FilaFlex

Le trio (car Troy a travaillé conjointement avec une designer et un ingénieur) a poussé plus loin que l’anatomie son analyse du pied, et propose d’adapter le design en fonction des habitudes, et des contraintes physique de chaque personne. Ils l’appellent le « behaviour fit », un « taillage comportemental »?
On imagine des chaussures faites plus pour la marche, pour s’accroupir, pour courir, pour grimper, pour rester assis…

La production a duré 100 heures, 4 à 5 jours, ce qui pourrait être un délai raisonnable pour venir chercher ses chaussures « pile-poil à la taille » en magasin.

laboratoire d'impression 3D pour la chaussure de Tro Natchigall

laboratoire d’impression 3D pour la chaussure de Tro Natchigall

De plus, et il est très important de le souligner, la chaussure ainsi imprimée est faite d’un unique matériau plastique. Elle devient donc facilement recyclable.
Cela fait avancer d’un pas le recyclage de la filière chaussure qui pose beaucoup de problèmes aujourd’hui. Une chaussure comporte trop d’éléments en matériau distinct, complètement agglomérés, collés, cloués. Il est donc impossible aujourd’hui de recycler une chaussure sans une filière spécialisée, et les initiatives sont rares.
Il faudrait une industrie entière pour récupérer, désolidariser et trier les différents composants de chaussures, pour les envoyer ensuite dans les filières de recyclage propre à chacun.

Le circuit à mettre en place est énorme (n’ayons pas peur des mots), c’est donc avec grand intérêt que je mets en avant les produits qui contournent le problème et pensent au recyclage des plastiques.

Qu’en pensez-vous? Avez-vous entendu parler d’autres projets?

Trouvé et traduit et commenté à partir de Dezeen.com
troy-nachtigall-pauline-van-dongen-leonie-tenthof-van-noorden-3d-printed-high-heels-more-comfortable-than-normal-shoes
adidas-creates-3d-printed-futurecraft-soles-to-mimic-runners-footprints

À Bientôt!

Quelles chaussures achetez-vous?

Bonjour à tous,

 

je m’appelle Coline Burckel, je suis designer de chaussures.

En parallèle de ce blog je crée une marque de chaussures homme et femme innovante et sophistiquée.

J’ai besoin de vous, de tout le monde pour mieux comprendre vos attentes et vos envies.

Merci de participer à ce questionnaire, il dure environ 10 minutes!

Cliquez ici

Questionnaire de l'étude de marché chaussures - Coline Burckel

Partagez-le sur votre page, dans votre réseau, à vos amis, Plus on est de fous plus on réfléchit!

 

A bientôt

Coline Burckel

Que veut dire la tendance du body, présent dans les défilés Printemps-Été 2016?

Dans les défilés des prochaines collections Printemps-Été 2016, on a retrouvé avec stupeur et tremblements, de jolies silhouettes parées de body. Le body en force, le body qui montre les jambe, la lingerie à peine couverte d’une sur-chemise.

En effet on pourrait bien dire que l’allure est étrange mais les défilés ne sont pas là pour nous donner la clef ni pour nous donner la vitrine du magasin.

Sinon, on sortirait parfois nus.

body dans les défilés printemps-été 2016

De gauche à droite et de bas en haut : Philosohpy, Philosophy, Gareth Pugh, Ashley Williams, Edun, Courrèges, Courrèges, Banana Republic, Sibling, Missoni, Alberta Ferreti, The Row, Olympia le Tan, Francesco Sonamiglio, Ohne Titel

Non les défilés doivent être vus comme une grande tendance, un courant de fond, une allure qui en dit beaucoup sur les états d’âme, et le regard que l’on porte sur notre corps et sur celui des autres en ce moment, culturellement.

 

Ce que le body peut nous apprendre ici c’est notre caractère décomplexé, c’est une envie de fraicheur et d’audace. Nous n’y sommes pas tous prêts mais c’est une envie sous-jacente qui nous pousse à chercher de plus en plus notre caractère unique. On distingue de plus en plus de styles différents (regardez bien dans la rue vous verrez autant de slim, de boyfriend, de baggy, de bootcut, de pantalon larges et les styles sont multiples).

On distingue de plus en plus de courants culinaires dont on se sent plus ou moins faire partie. Chaque courant, chaque idée se subdivise pour être plus pointue, plus précise, plus extrême pour peut-être correspondre, certes à moins de personne, mais leur correspondre mieux. On cherche aujourd’hui l’appartenance et la singularité, on décide et on réfléchit tout ce que l’on fait. On pourrait donc bien faire partie des indomptables qui marchent dans la rue en body si l’image perçue derrière nous semble assez forte et partagée par une stricte sélection d’initiés;

Philosophy : body an maille cotelée et dentelle coton; Gareth Pugh : robe en sequins décolletée en V; Edun : body en maille milano structurée frangée

Philosophy : body an maille côtelée et dentelle coton; Gareth Pugh : robe en sequins décolletée en V; Edun : body en maille milano structurée frangée

 » Okay, les looks semblent durs à porter mais les vêtements tous seuls valent le coup. Parlons objet :

Certains bodys ont l’air d’une douceur à vous donner envie d’en acheter un….!

Une maille côtelée chinée, des petites dentelles coton.

Le body en grosses paillettes (je dois vous avouer que c’est une robe mais l’allure est tellement proche qu’il sert mon propos)

Ou le body structuré frangé, en maille milano super bien coupé. »

Je retiens que là où les créateurs nous montrent le bas (les jambes) on peut choisir de montrer le haut, à la manière d’un t-shirt bien rentré dans son jean, allure body oblige. Ou dans sa jupe, appel à la mémoire de mode : voilà quand on regarde dans les archives :

L'Officiel de la mode 1979 - tenue Chantal Thomass

L’Officiel de la mode 1979 – tenue Chantal Thomass

L'Officel de la mode 1979 - body long en jersey sous jupe brodée; Chantal Thomass

L’Officel de la mode 1979 – body long en jersey sous jupe brodée; Chantal Thomass

 

Une idée, un conseil : au lieu de foncer dans le look rétro (qui était déjà rétro à l’époque, ne l’oublions pas) imaginez plutôt cette jupe et son body, avec des boots et une veste de travail d’homme un peu courte (quitte à la trouver dans une taille enfant )

 

 

 

Indice de tendance, le body permet de cacher sous la transparence. Exemple, on regarde l’allure diaphane, les toges transparentes chez The row et Alberta Ferreti, qui dévoilent des dessous finalement plutôt couvrants, donc pas vulgaires.

Lingerie taille haute sous robe ou grande blouse transparente. Alberta Ferretti à gauche; The Row à droite

Lingerie taille haute sous robe ou grande blouse transparente. Alberta Ferretti à gauche; The Row à droite

Je dis donc, fonçons vers les pièces transparentes, tant qu’on se pare de lingerie sobre et couvrante, dans une évocation légèrement 50’s.

L'Officiel de la mode 1950 - lingerie Marguerite Sacrez

L’Officiel de la mode 1950 – lingerie Marguerite Sacrez

Concluons, une tendance comme celle du body donnera de belles photos de magazines, donnera de l’audace aux femmes, et influencera les lignes de maillots de bain et de lingerie vers des allures plus couvrantes, vers le moins échancré, et le retour du maillot une pièce (imaginez la forme de celui a paillettes doré, avec un V profond en maillot, gansé de noir, je dis banco)

Et pour les vêtements, avalanche de combishorts mini-minis à prévoir, de shorts taille-haute comme chez Olympia le tan en rouge et de t-shirts côtelés rentrés dans le pantalon!

A bientôt!

Coline

Les meilleures marques veganes (article dans The Telegraph du 30.10.2015)

L’article original en anglais est ici : http://www.telegraph.co.uk/fashion/shopping/best-vegan-fashion-brands-for-shoes-bags-and-accessories/ de Amy De Klerk

et traduit et commenté ici :

Stella McCartney bags and shoes are free from leather

STELLA MCCARTNEY, LES SACS ET LES CHAUSSURES NE COMPORTENT AUCUN CUIR

Les meilleures marques véganes

Tout d’abord une introduction sur le terme vegan/végane : désigne une personne ou un produit qui ne consomme ou n’utilise aucun produit d’origine animale. On entend par là ni cuir, ni viande, ni laine, ni graisse animale, ni test sur les animaux, ni cire d’abeille,…

Ces produits se développent de plus en plus pour répondre aux personnes véganes qui principalement recherchent le bien-être et le respect de l’animal mais également pour toutes les personnes qui constatent aujourd’hui trop de dérives, trop d’excès, trop de trop dans l’industrie de la mode. Le label végane permet aujourd’hui d’être sûr qu’il n’y a pas d’élevage d’animaux derrière le produit car il n’existe pas de label ni de bonne méthode pour contrôler et éviter les cages, les écorchements vivants, les bêtes malades ou mortes de faim qu’on n’utilise que pour le cuir,  les serpents que l’on gonfle jusqu’à la mort pour étendre leur peau, …

Donc, comme nous ne sommes pas aujourd’hui certains (ni même les employés des marques elles-mêmes) des conditions d’élevage, on peut se tourner vers ces belles alternatives, ces belles matières innovantes, développées par des designers engagés, qui n’utilisent pas le vivant.

Bien sûr il reste la grande question du respect humain, et il est difficile de trouver pour chaque marque ci-dessous leur engagement réel envers leurs employés et leur filières. Mais quand on s’occupe du règne du vivant, selon moi, on doit inclure l’homme. Certaines marques ci-dessous l’incluent dans leur démarche.

 

SACS

Wilby

Wilby

Wilby a été fondé en 2013 en tant que ligne de mode végane spécialisée dans les pochettes. Non seulement tous les produits sont sans matières animales, mais ils sont certifiés éco-sensibles et soucieux de l’environnement également. Aujourd’hui la marque vend des cabas, des petits sacs à main et des pochettes, et tout ça pour faire sentir affreusement bien et belle. Avec leur identité fermement attachée à la banlieue de Londres, Chelsea, Wilby célèbre également l’artisanat anglais, en gardant des prix justes et abordables, de 60€ à 180€.

ndlr faunaetflora : pour les labels environnementaux ils n’en ont aucun mais ils certifient sur leur site utiliser des matériaux bio et écologiques autant que possible tels que des doublures en coton bio, en tissu recyclés, des renforts écologiques et du liège. Tout est créé à Chelsea et tout est fabriqué en Angleterre, un bon label de plus!

 

Matt & Nat

Matt & Nat

Matt & Nat offre une grande sélection de sacs à main en très beau faux-cuir – des cartables et cabas au format 24h et au sac à dos, cette marque est vraiment l’endroit où aller quand vous êtes à la recherche d’un sac de qualité à un bon prix. La marque canadienne a commencé en 1995, inspirée par les MATeriaux et la NATure, utilisant seulement des matériaux végans et s’efforce constamment de trouver de nouvelles méthode renouvelables. Les prix commencent à 60€ et atteignent les 190€ pour un sac weekend, les frais de port sont gratuits pour l’Europe à partir de 70€ d’achats.

ndlr faunaetflora : Ils ont une collection hallucinante avec une matière de liège souple! Ils ont aujourd’hui une ligne de doublure faites à partir de bouteilles recyclées. Par contre certaines de leurs matières sont encore en PVC alors que c’est le faux cuir le plus toxique au moment de sa production et pour l’homme pendant l’utilisation. Les productions sont en Chine et ils prônent de bonnes relations, plus humaines avec leurs usines, mais attention, c’est rarement possible aujourd’hui, et trop dur à contrôler. Note importante : Il y a une gamme femme mais également une gamme homme très chic.

 

La Bante

La Bante

Les sacs avant-gardistes de La Bante ont le label végan de la PETA, et le motto de la compagnie c’est « La mode dans le respect » – s’assurant que tous les fournisseurs adoptent leur cahier des charges sans-cruauté. Les prix vont de 89€ à 155€ pour un sac chaine en bandoulière parfait pour une sortie de nuit à des sacs pratiques qui irait très bien avec un lokk de bureau.

ndlr faunaetflora : le site est pénible à cause de la newsletter et je ne partage pas l’avis de Amy sur le style des sacs, sûrement trop anglais.  De plus, on trouve trop peu d’informations claires sur leur site, je ne peux pas donc les  recommander.

 

Stella McCartney

Stella McCartney

Stella McCartney est l’une des végétariennes la plus célèbre, refusant d’utiliser n’importe quel cuir ou fourrure dans ses créations. Pour des sacs à mains de designer, elle est vraiment la meilleure pour prouver que les objets sans produits d’origine animale n’ont pas besoin de compromis sur le style. Elle a récemment déclaré au Telegraph : « La plupart des femmes ici ce soir ne savent probablement même pas que les sacs ne sont pas en cuir, et je trouve ça vraiment stimulant. » Attendez-vous à payer entre 300€ et 1400€ pour un sac et entre 300€ et 1000€pour une paire de chaussure.

ndlr faunaetflora : à noter que la marque travaille avec des bureaux de développements et utilisent en partie de nouvelles matières biodégradables, des faux cuir à base de végétaux, et limite également l’utilisation de laine dans ses vêtements à des producteurs néo-zélandais qui signent une charte de bonnes conditions d’élevage et d’encadrement vétérinaire.

 

CHAUSSURES…

Wills shoes

Wills shoes

Wills se décrit comme une marque respectueuse de l’animal et de l’humain, avec des chaussures sans produits d’origine animale et tous les employés payés et traités en accord avec les directives européennes. La marque a commencé avec le but de franchir le pont qu’il y avait entre porter de la mode abordable et dans l’air du temps et vivre une vie plus éthique. Les créations font vraiment écho aux tendances mode actuelles et les prix sont sensiblement ceux des grands magasins (de 60€ à 150€)

ndlr faunaetflora : le bon point c’est qu’ils font de l’homme, pour ce qui est du côté tendance je suis moins séduite, surtout chez les femmes où les formes sont sympas mais pas de la dernière fraicheur. Par contre bon point sur les frais de port offerts, mais attention, que la première fois, pour pouvoir se faire une idée. Pas d’autres infos sur le site.

 

Beyond Skin

Beyond Skin

Beyond Skin est une marque basée à Brighton de chaussure véganes qui a commencé en 2001 en pariant sur le fait d’injecter plus de mode et plus de style dans la mode végé. Cela va maintenant des chaussures de mariée aux escarpins et aux bottines en fausses suède, parfaites pour l’hiver. Vous paierez entre 120€ et 350 pour une paire, qui sont toutes faites à la main en Espagne. Oh et Nathalie Portman est aussi une fan.

ndlr faunaetflora : ok le style est ultra anglais, peut être trop plastique sur certaines matières. Par contre niveau choix ils font fort. Ils cumulent beaucoup de bons labels (vegetarian society, PETA, ethical awards, footwear awards, good business awards,…) et ils s’expliquent longuement et sont très transparents sur tous leurs choix et toute leur histoire. Les matières sont italienne, la suède est recyclée, les chaussures étaient faites en Angleterre et maintenant en Espagne,… Une bonne référence.

 

Noah ballerinas

Noah ballerinas

Le cuir végan italien (faux-cuir) est un rêve devenu réalité pour n’importe quelle fashionista trop consciente de la cruauté, et Noah apporte justement ça et du style. Que vous recherchiez des ballerines, baskets, sandales à brides ou des bottes d’hiver, Noah peu vous chausser pour toutes les saisons et occasions. Tous les produits sont faits à la main grâce à des techniques traditionnelles italiennes et n’emploient aucun produits d’origine animale. Attendez-vous à payer entre 150€ et 350€ pour une paire. Elles sont envoyées d’Allemagne par contre, alors regardez les frais de ports.

ndlr faunaetflora : un style classique peut-être plus facile pour les hommes, avec de beaux derbies et bottines.

 

FAUSSE FOURRURE…  

Shrimps

Shrimps

Si vous avez manqué la Révolution Shrimps (crevette en anglais), alors vous devez prendre le train en marche et vite. La marque de la London Fashion Week a conquis le monde tel une tornade dans ces derniers mois, chaque rédactrice ou rédacteur de mode a un de ces manteaux colorés sur sa liste de souhaits. Une veste courte coûte 675€ et les manteaux longs vont jusqu’à 1500€

ndlr faunaetflora : c’est complètement barré, c’est bien. on est loin du côté mémère de la fausse fourrure, c’est jeune, c’est extravagant. Attention par contre car les pulls sont en laine Merinos avec aucun suivi apparemment, et quand on a entendu parlé du museling, on peut se poser des questions…

 

Helen Moore

Helen Moore

Helen Moore est une entreprise familiale lancée en 1981 mais qui n’a pas arrêté de grandir récemment. Avec des couleurs vives, des motifs et des designs innovants, vous trouverez des pochettes en fausses fourrure, des cols, des poignets et des écharpes que vous aurez envie de commander immédiatement, particulièrement dès les premiers froids, ou un nouvel ami duveteux en porte clefs, les prix vont de 60€ à 250€.

ndlr faunaetflora : tout est fabriqué en Angleterre

 

MODE…

Alabama Chanin

Alabama Chanin

Pour les garde-robes véganes en manque de basiques de haute qualité, Alabama Chanin est un nom à connaitre. La marque n’utilise que des jersey de coton bio dans toutes les créations et maintient des pratiques durables, et des techniques de slow fashion (s’opposant à la fast fashion). Pour des tops ou des tuniques basiques vous paierez entre 150€ et 250€ et pour des designs plus développés – qui sont tous coupés, peints et cousus à la commande – préparez-vous à payer autour de 750€.

ndlr faunaetflora : un peu bab mais de très belles photos sur leur site. Leur démarche va plus loin, avec des ateliers, des tutoriels, des inspirations, pour encourager à faire soi-même, à limiter l’impact sur l’environnement.

 

Black Score

Black Score

Black Score est une bonne marque de t-shirt, qui n’est pas seulement végane mais aussi pleine d’humour. Des blagues modeuses aux dessins de Clara Delevingne et Kanye West, ce sont des t-shirt marrants et cools qui font appel à la nouveauté, l’actualité mais sont aussi entièrement sans produit d’origine animale. Un T-shirt vous coûtera entre 30€et 60€ et ils sont tous faits à la main sur commande.

ndlr faunaetflora : fun

 

Vault Couture

Vault Couture

Lancée en 2009, Vaute Couture veut rajouter le végan dans haute couture. A la base créé pour lancé le manteau parfait pour les hivers de Chicago, la marque vend aussi aujourd’hui tous types d’essentiels de garde-robe, incluant des robes de soirée et des accessoires d’hiver. La marque associe du design pointu avec une haute technicité et le plus important, une haute éthique – sortant les animaux de l’équation mode. Bien que labellisée haute couture, les prix ne sont pas si exorbitants, avec un manteau autour de 450€ et une robe autour de 225€. Bien qu’il y ait un coût de livraison unique pour toutes les commandes, les taxes et les tarifs de douanes seront ajoutés à la livraison alors mieux vaut vérifier  avant de commander.

ndlr faunaetflora : en effet les manteaux sont très beaux, techniques, imperméables, respirants, sans laine ou feutre. Les prix sont élevés mais l’entreprise mérite d’être applaudie.

 

Adolfo Dominguez

Adolfo Dominguez

Adolfo Dominguez est un designer espagnol de renom qui se spécialise dans les techniques artisanales et – comme toutes ces autres marques – a le logo PETA approved. Si vous cherchez des robes de cocktails de designer, des costumes ou de très belles vestes en faux-cuir, ne cherchez pas plus loin. Achetez en ligne ou dans le magasin de Covent Garden (Londres).

ndlr faunaetflora : Attention attention, il y a des bottines en cuir partout sur le site, je ne comprends pas le label de la PETA ici. Cela concerne uniquement les sacs et les vestes, donc cette marque n’a pas d’éthique à proprement parler mais plutôt une bonne équipe marketing.

Find out more about PETA and vegan fashion here

À Bientôt,

Coline

Brother Vellies, des chaussures de Brooklyn qui me font parler de l’Afrique, d’océans et de meubles

Brother Vellies by Aurora James

Brother Vellies

Aurora James et sa marque de chaussures Brother Vellies ont remporté ex-aequo avec deux autres finalistes le prix du concours CFDA/Vogue Fashion Fund.

Aurora James in her home photographed by The Selby

Aurora James in her home photographed by The Selby

 

Brother Vellies est une marque de chaussures qui a pour but créer de l’emploi en Afrique et de faire partager la culture de la créatrice, comme les fameuse Vellies, ancêtre de la Desert boot.

 

Brother-Vellies- a Vellie, the Desert boot ancester

Brother-Vellies- a Vellie, the Desert boot ancester

 

Quasiment tout est fait en Afrique en suivant une démarche très complète de durabilité. En plus de la dynamisation des pays où elle fait fabriquer, Aurora James s’est donné pour but de réduire l’empreinte écologique de ses produits.

 

 

Les matières employées, excepté le cuir, sont majoritairement d’origine recyclée. Le laiton des pièces métalliques vient d’éléments de récupération fondus, le denim vient de surplus, de déchets de l’industrie de l’habillement, les semelles des sandales sont faites à partir de pneus recyclés. Le recyclage des matériaux est fait sur place, proche des ateliers et sensibilise la population africaine à l’importance du cycle fermé.

Est-ce que les pays d’Afrique pourront éviter les erreurs occidentales? Grâce à des projets du même genre comme Hors Pistes en France, les populations locales apprennent ensemble, partagent et intègrent ensuite ces pratiques à l’activité des villes (toiture en semelles de tongs, recyclage de pneus, mise en valeur de l’artisanat).

Hors Pistes - projet de Christophe Machet et Maurice Nagalo Yewol - de toiture en semelle de tongs

Hors Pistes – projet de Christophe Machet et Maurice Nagalo Yewol – de toiture en semelle de tongs

Et si l’utilisation de matières recyclées réparait même les problèmes? C’est le cas du projet d’Adidas avec l’association Parley for the Oceans, qui nettoie une partie des déchets plastiques de l’océan et poursuit la pêche illégale. Le plastique récupéré est fondu pour le filer ou le couler en semelle et ainsi créer une basket entièrement sortie des eaux!

Adidas X Parley for the Oceans - chaussure composée de filets récupérés en mer

Adidas X Parley for the Oceans – chaussure composée de filets récupérés en mer

 

Passons maintenant à l’aval de la chaussure. Chez Brother Vellies on milite pour des chaussures qui durent plus longtemps, qu’on peut ressemeler au lieu de jeter. Aujourd’hui trop de chaussures sont jetées dans le monde (environ 350 millions de chaussures sont jetées chaque année aux États-Unis) et la plupart d’entre elles sont en « vegan leather » ou faux-cuir, c’est-à-dire clairement plastique, allons jusque là. Brother Vellies décide donc de travailler le cuir de qualité, uniquement lié à l’industrie de la viande et surveille de près les fermiers et les artisans.

Mickalene Thomas X Brother Vellies Stripes Shoe

Mickalene Thomas X Brother Vellies Stripes Shoe

 

On pourrait maintenant pointer du doigt le désastre écologique de l’élevage animal, et bovin en particulier, mais ce serait le sujet d’un autre article, en plus je regarde The CowSpiracy ce soir, j’en saurai encore plus!

Mais ce que veut mettre en avant Brother Vellies, comme beaucoup de marques en ce moment, c’est que le cuir peut être biodégradable à condition d’être tanné avec des végétaux. Le tannage est l’opération indispensable qui rend les peaux animales imputrescibles grâce soit à des écorces de végétaux qui contiennent des tanins et qui tannent la peau pendant plusieurs semaines, soit grâce à une recette chimique de minéraux, acide, etc… et qui prend quelques jours. Donc oui chez Brother Vellies on utilise le tannage végétal et même des teintures végétales pour le cuir et les tissus, donc les matières de la tige sont biodégradable.

Vegetable dying - iron modifier - from A curious work

Vegetable dying – iron modifier – from A curious work

Mais encore faudrait-il que toute la chaussure soit biodégradable (car il reste la gomme des semelles des sandales,…). C’est l’innovation de la marque hollandaise de basket OATS, qui non seulement vous promets que si vous enfouissez votre paire dans du terreau elle se décomposera à plus de 90% mais aussi que des fleurs pousseront grâce à elle (et aux petites graines qu’ils encapsulent dans la languette 😉 )

OAT- Shoes that bloom

OAT- Shoes that bloom

Et sinon pourquoi ne pas rester dans un cycle fermé, ou le cuir et le caoutchouc seraient recyclés, et aurait un nouveau corps?

Et si on renvoyait les semelles comme dans le programme de Nike Reuse-a-shoe , où les chaussures récupérées servent à produire le Nike Grind, matériau utilisé comme revêtement d’aires de jeux et de terrains de sport. Grâce à cette initiative 1.5 millions de paires de chaussures sont recyclées chaque année.

Bon aujourd’hui mon idée ne marche pas pour Brother Vellies car Nike ne peuvent traiter que les chaussures de sport, mais presque!

Nike grind - Kusunoki park

Nike grind – Kusunoki park

 

Sinon offrons une nouvelle jeunesse au cuir. Un recyclage en meuble, qui à l’aspect des couvertures de livres marbrées, du Terrazzo,… très trendy! C’est l’œuvre du designer Jorge Penades, qui imagine même que ce matériau pourrait servir …. Pour des semelles de chaussures! La boucle du lacet serait bouclée!

Structural Skin - All rights reserved © Copyright 2012-2015 Jorge Penadés

Structural Skin – All rights reserved © Copyright 2012-2015 Jorge Penadés

 

Conclusion : Brother Vellies c’est bien et c’est beau, mais l’impact du cuir est important, alors au moins, ressemelez-les, réparez-les, donnez-les ou recyclez-les aux bons endroits!

 

A bientôt!

Coline

Est-ce que le Lin rime avec design, France et écologie? (vous me direz, non, de base, les mots sonnent pas pareil, mais si on parle concept, alors là…)

Flax braid with LED lighting - credits-Nicolas Malaquin www.flaxcomposites.com-

Flax braid with LED lighting – credits-Nicolas Malaquin www.flaxcomposites.com-

Après avoir écouté un podcast sur le Made in France que l’on m’a gentiment conseillé, trainé sur Dezeen, cherché des bioplastiques, et rencontré des fournisseurs de toiles pour sacs, je me suis dit, tiens, je vois là un dénominateur commun, et très positif d’ailleurs.

Le lin, plante positive, patriote, voisine, et en avance sur son temps.

Yun Ting Lin, Nanocellulose and Fibre Bluetooth Speakers

Yun Ting Lin, Nanocellulose and Fibre Bluetooth Speakers

Là où la fibre devient composite, aggloméré d’une nouvelle nano cellulose, activée par des bactéries. Oui, oui, les bactéries peuvent créer de la matière, au lieu de dévaster l’Amazonie pour la cellulose.

Revenons-en au lin. Je vous passe son histoire du plus vieux textile du monde, en Égypte et autres grands ancêtres. Aujourd’hui, bien que de nombreuses productions de matières premières pour le design, la construction, l’habillement, se soient éteintes en France, une subsiste toujours, le lin.

Les explorations sont nombreuses en dehors de son application traditionnelle dans le textile, et on l’utilise pour ses propriétés acoustiques notamment.

 

Ukulélé en composite de lin - credits Nicolas Maquin-www.flaxcomposites.com -

Ukulélé en composite de lin – credits Nicolas Maquin-www.flaxcomposites.com –

Attention votre fierté française aura les chevilles qui gonflent : 70% du lin mondial est cultivé en Europe, c’est déjà très bien mais surtout, 50% du lin mondial est cultivé… en France (Normandie et Nord principalement). Aujourd’hui, l’autre plus grand fournisseur de lin c’est bien la Chine mais ils n’ont jamais réussi à maitriser aussi bien sa culture (difficile en climat et humidité) et sont 25 fois moins productifs qu’en France.

Profitons de ce patrimoine national, consommons-le pour créer des emplois, dynamiser l’économie, un bon début non?

Vanessa Bruno - le cabas lin et paillettes, made in France

Vanessa Bruno – le cabas lin et paillettes, made in France

Chez Vanessa Bruno, certains cabas en toile utilisent du lin cultivé, tissé et teint en France, et sont fabriqués en France (cherchez bien l’inscription made in France). On réduit les coûts de transport des matières premières, et on fait vivre une industrie qui, pour continuer à perdurer, vend aussi des toiles pour bateaux par exemple.

Les agriculteurs du lin bénéficient vraiment des ventes, comme dans la coopérative Terre de lin en Normandie. Chaque exploitant possède une part de la coopérative, vote avec les mêmes droits, les revenus sont distribués équitablement. La coopérative forme chaque nouvel employé et contribue à installer une activité sur le long terme, consciencieusement gérée.

OAT shoes - when put 4,5 months into the ground

OAT shoes – when put 4,5 months into the ground

Cette agriculture n’est peu, voire pas polluante. C’est pourquoi des marques comme OAT la choisisse pour leurs baskets, pour réduire leur impact environnemental et car cette fibre peut rester entièrement naturelle et donc biodégradable.

Le lin boit peu, 6,4 litres d’eau contre 26 litres pour le coton et a beaucoup moins besoin d’engrais, 5 fois moins d’engrais et de pesticides que pour du coton (oui quand on parle de médocs évidemment on oublie le bio, car malheureusement il est peu répandu dans l’agriculture du lin, seulement 0,5%).

Et l’homme doit tenir sa conduite s’il veut que le lin le lui rende bien, car le rythme de rotation des cultures est très long et il faut patienter 6 à 7 ans avant de pouvoir en replanter. Nous apprenons l’humilité, la patience, et le respect de la biodiversité pour garder nos terres fertiles.

Studio Katra - chaise en composite de fibres végétales

Studio Katra – chaise en composite de fibres végétales

Quoi de mieux qu’une chaise pour attendre patiemment. Une chaise du Studio Katra à Nantes, en composite de fibres végétales, dont du lin et sûrement du chanvre (autre fierté nationale non polluante).

Si la terre est bonne, l’air est bon. Et le lin y est pour quelque chose car il retient 3,7 tonnes de CO² par hectare!

Avec une qualité de vie pareille, construisons donc des maisons! Et paf, c’est possible avec les composites de lin. Leurs propriétés dépassent en de nombreux points celles du carbone ou du verre, (légèreté, variation de la rigidité, absorption des vibrations, isolation thermique et acoustique). Je vous invite donc à monter des panneaux de particules de lin pour vos cloisons et à isoler avec de la laine de …. Vous l’aurez compris quoi.

Yun Ting Lin, Nanocellulose and Fibre Construction Panels

Yun Ting Lin, Nanocellulose and Fibre Construction Panels

En France un industriel est en train de développer un lin intelligent (et son tissage) pour un rideau, ou d’autres applications, qui stocke la chaleur du soleil pour la redistribuer plus tard quand la température descend en dessous d’un certain seuil. Niveau économie d’énergie, et propre en plus, on est au top!

Pour finir, n’oublions pas que vous pouvez manger les graines françaises au lieu de margarines enrichies, et vous aurez votre Oméga 3 tant publicité, naturellement (et franchouillard).

Pour plus d’informations précises et bien expliquées sur lin, sa culture, les alternatives bios, les blanchiments et autres teintures dans le textile je vous renvoie vers cet article qui m’a beaucoup plu sur neo-planete.

Je n’ai pas trouvé de jolies marques d’habillement utilisant du lin français. Et vous en connaissez-vous?

A bientôt,

Coline

Pourquoi le recyclage des chaussures est-il impossible?

Je le disais déjà, une chaussure aujourd’hui n’est pas recyclable ou plutôt pas recyclée.

Recyclage d'une vieille chaussure - copyright Christophe Naslain photographies

Recyclage d’une vieille chaussure – copyright Christophe Naslain photographies

Lorsque vous déposez vos chaussures en borne de tri, soit elles sont encore portables et seront données à des associations, soit elles seront incinérées.

Mais pourquoi?

Parce qu’une chaussure est faite en moyenne d’une vingtaine d’éléments (si ce n’est plus dans beaucoup de cas) qui sont cousus, collés, cloués, coulés, soudés entre eux.

Chaussure éclatée pour visualiser chacune des parties dont toutes celles en plastiques et en métal - Copyright Coline Burckel

Chaussure éclatée pour visualiser chacune des parties dont toutes celles en plastiques et en métal – Copyright Coline Burckel

Que ce soit une chaussure toute en plastique (faux-cuir) ou en cuir, la multitude renversante des matières agglomérées rend trop difficile et minutieux le désossage, l’arrachage, le tri pour envoyer dans les bonnes filières chaque matière.

Imaginez un pudding : difficile de séparer tous les ingrédients entre eux….

Même dans une chaussure en cuir aujourd’hui on trouve la moitié du poids en plastique, (je parle d’une chaussure qui ne viendrait pas d’un bottier qui lui utilise à 90% du cuir et ensuite du métal et du carton, et souvent d’autres colles que les néoprènes).

Les plastiques utilisés dans la chaussure sont très différents : TPU, TPR, PU, PVC, EVA…

de leur doux noms : polyuréthane thermoplastique, caoutchouc thermoplastique, polyuréthane, polychlorure de vinyle, éthylène acétate de vinyle….

sans oublier les colles polyuréthane, néoprène et j’en passe.

Les bras m’en tombent.

Et on peut dire que c’est dommage car quasiment tous ces plastiques se recyclent facilement, mais pas sans une industrie spécialisée, avec beaucoup de manutention, pour traiter les chaussures.

Je ne peux donc que solliciter, appeler, motiver des personnes à se lancer dans ce business, car en plus il pourrait être florissant :

First, faire pousser plus de fleurs car causant moins d’enfouissement de déchets ou de rejets dans l’air des incinérateurs (c’est mon côté hippie)

et Secundo, être le leader sur le marché pour rafler tout de suite les ramassages des bennes, des déchetteries et travailler avec la Fibre du tri. Et pourquoi pas proposer directement aux marques de faire des circuits de collecte des retours en boutique.

 

Avez-vous d’autres idées? Connaissez-vous des initiatives du genre?

 

A bientôt

Coline